Comme je vous l'ai dit plus haut, la canne à sucre provient de Nouvelle-Guinée. A travers les échanges commerciaux, elle voyage en Chine puis en Inde. L'Occident va découvrir cette plante en 325 avant Jésus-Christ par Néarque, un Amiral d'Alexandre le Grand. Ce sont les caravanes de marchand indiens et perses qui apportent du sucre de canne en Méditerranée. Pour autant sa culture est difficile jusqu'à son acclimatation sur les rives du Nil et du Jourdain au XIIème siècle. Les peuples arabes apprennent également des perses la façon d'extraire et purifier le sucre solide. A la même période l'Europe Chrétienne réalise deux croisades, à leur retour, ils le feront découvrir à l'Europe, qui raffole tant du sucre et qui ne peut cultiver cette plante qui a besoin d'un climat tropical. Ce produit devient rare, cher et porte le surnom "d'or brun". La canne à sucre arrive dans les Caraïbes, et plus précisément à Haïti lors du second voyage de Christophe Colomb. La culture de cette plante sous la demande européenne connaît une croissance fabuleuse. A tel point que le Brésil, colonie portugaise, devient le premier exportateur mondial de sucre de canne dès 1625. Et le rhum dans tout ça? Les premières traces écrites du rhum proviennent de l'île anglophone de la Barbade en 1688, à la même période ou né le Champagne. On produit déjà du vin de canne, et les débuts du rhum sont chaotiques avec des mélanges et des distillations douteuses. Côté français les premières descriptions de distillation sont celles du Père Labat, un missionnaire dominicain aux Antilles dans son livre "Nouveau voyage aux îles de l'Amérique" (1722). A cette époque, on attribut des vertus médicinales à cette boisson (le Père Labat distille du rhum pour en faire un médicament pour soigner la fièvre) et elle intègre rapidement les rations à bord des navires réservés aux noirs, aux boucaniers et autres écumeurs des mers du Nouveau Monde. Le rhum se nomme alors Kill Devil en anglais, Tafia ou Guildive en français et Cachaça en Portugais.